jeudi 21 février 2013

Le 21 de la 146 ième


Dans cette maison aux échos infini de cette voix qui est la mienne, une voix sourde, une voix rauque rongée par le doute.

Une maison vide, sans souvenirs, que ceux des anciens propriétaires. Aucunes anecdotes risibles ou coquines. Juste une maison vide.

Je l'entends, elle me parle. Elle y a vu des enfants courir : les miens. Elle se serait gonflée de chaleur dans les hivers froids, où nous aurions pu nous y blottir, après une dure journée à ouvrir la cours. Elle aurait rit de cet été où un petit raton-laveur avait décidé de se faire de notre nid douillet, le sien. Dans sa cheminée le souffle du vent me rappelle qu'elle aurait aimé que j'y sois chez moi.

Cela semble si fou, mais c'est vrai que je m'y retrouve un peu. Sans meubles, les murs dégarnis, cernée des anciennes peintures qui s'y trouvait, je m'y sens chez moi. Vous savez, ce sentiment de plénitude quand on entre chez quelqu'un et qu'on a l'impression d'y être déjà venu ou, quand tout le contraire peu se produire aussi, s'y sentir si mal qu'on à envie de partir en ne demandant pas son reste.

Dans ce lieu de sérénité, qui ne sera jamais mien, je m'y sent mieux que chez quiconque.

Les idées se bousculent dans ma tête, mais malgré que je devrais m'éloigner de cette maison, j'y reviens  toutes les semaines. Même sans mon histoire qui l'entoure, cette enceinte m'attire vers elle, un aimant agissant sur moi. J'aimerais qu'elle reste inhabitée à jamais, mon repère secret, ma tanière, ma maison dans l'arbre pas d'arbre. Il me fait envie d'en faire mon terrain de jeu. De faire du patin à roulettes dans la cuisine et le salon, de  monter une tente dans la chambre a coucher et d'y dormir, de dessiner sur les murs et quand il seront remplis, les repeindre et recommencer.

Pourrais-je jamais faire ma vie ainsi?

Je veux rester celle que j'étais il y a 15 ans,insouciante, mordant dans la vie qui me souriait et qui m'invitait à danser pieds nus dans la rosée.

Cette vie d'adulte je n'en veux pas.

Me farder le matin et m'habiller en madame qui s'en va au travail est presque risible à mes yeux. Je joue à l'adulte, je n'en suis pas une. Cette mascarade durera jusqu'à ma mort. Je dois pourtant y participer à cette grande supercherie si je veux un jour retrouver cette plénitude, celle qui pourra m'appartenir vraiment cette fois. Remplir une maison de mes rires, de mes peines, d'histoires et de vie, en m'y retrouvant aussi bien qu'ici, en cet instant. Voici mon nouveau rêve...

Je sais que dans quelques années je repasserai ici, saluant ma vieille amie, complice de ces jours où j'aurai eu la tête en tournis, la regardant de la même façon que je la quitte aujourd'hui : nostalgique, mais en même temps, rempli de cette chose qui nous porte à travers les jours :

l'Espoir.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Être grand, c'est pas évident. On a oublié l'important: l'insouciance de notre coeur d'enfant. Croire en la magie, s'émerveiller de tout.

En toi, il y a toujours cet enfant qui revendique sa place. Et cet enfant y a droit. Faut le laisser s'exprimer. Pis tu fais bien de le faire. Pas aussi facile qu'avant, mais quand même.

Et cette maison? C'est quoi pour toi?

-Ginger- a dit…

Ish! c'est compliqué à expliquer comme ca en mot, mais, cette maison c'est mon passé, mais avoir pu j'aurai aimé qu'elle fasse encore parti de mon présent ,mais dans un autre contexte.....